La Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA),
un outil pour l’égalité et la dignité
Une proposition centrale des objecteurs de Croissance est l’instauration d’une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA), versée à tous et de manière égale de la naissance à la mort, afin de garantir un niveau de vie décent déconnecté de l’occupation d’un emploi. Cette dotation serait individuelle, inaliénable et cumulable à tout autre revenu et traduirait la reconnaissance de la contribution de chaque individu à travers l’ensemble de ses activités, notamment non-marchande.
La DIA est un outil de transition qui permettrait de construire une société de décroissance souhaitable et soutenable, au lieu d’une société de récession barbare.
Le texte ci-dessou a été écrit dans le cadre des élections cantonales 2011.
- Un texte plus général sur la DIA est disponible ici.
- Un tract sur la DIA
- Un entretien l’est ici
- Pour un revenu social démonétarisé
- Un texte sur la gratuité de Paul Ariès
Déjà largement impliqué dans la politique sociale de nos territoires, nous proposons que les conseils généraux renforcent leur action dans ce domaine et mettent en place un outil qui permette de sortir du capitalisme et de ses valeurs valeurs, notamment la centralité du travail.
La DIA a pour principal objectif de donner les moyens à chaque citoyen de vivre dignement. C’est un droit à la vie plus qu’un droit au travail. L’objectif est de sortir de l’idéologie du travail comme seul moyen de subsistance et d’émancipation sociale.
La mise en place d’une DIA renforcerait l’autonomie des personnes qui ne seraient plus contraintes mais auront le choix de leur activité. Elle recentre l’individu dans la société, non plus en fonction du travail mais en l’ouvrant vers des perspectives personnelles permettant une émancipation individuelle et collective favorable à l’usage d’une démocratie ouverte et non plus dépendante des facteurs de production et de la recherche de la Croissance.
Cette DIA se couplerait à un Revenu Maximum Autorisé (RMA)afin de réduire les inégalités mais aussi le gaspillage et la permissivité accordés aux riches du fait de leur revenu. Que la richesse ne soit plus un passe-droit.
Proposer la DIA, c’est remettre en cause fondamentalement la logique capitaliste et chercher un autre mode d’organisation sociale qui va plus loin que de secourir les plus démunis ou corriger le système à la marge mais bien de le renverser car il est dans une impasse.
A cette fin, cette dotation doit s’inscrire dans l’extension de la sphère de la gratuité car tout ce qui est gratuit, dont la propriété est collective et dont nous partageons l’usage, s’intègre de facto à la DIA pour se libérer des forces du marché. Cette gratuité se justifie pour le bon usage mais se complète par le renchérissement du mésusage. Cela nécessitera de débattre collectivement des besoins et des champs d’intervention des services publics, qui fourniront ces biens et services essentiels, du rôle et de la place de l’économie mais aussi des limites à s’imposer. C’est une gratuité socialement et démocratiquement organisée et assumée.
Concrètement,la DIA pourrait être :
– des droits de tirage sur l’eau, l’électricité ou le gaz (ce qui nécessitera une reprise en main de ces entreprises)fondés sur la gratuité du bon usage et le renchérissement du mésusage. Ainsi, les premiers Kwh ou m3 consommés seraient gratuits puis le tarif deviendrait progressif jusqu’à pénaliser les consommations jugées excessives. Il n’est plus possible de tolérer que l’eau d’une piscine soit payée le même prix que celle permettant de laver ses légumes. Ce principe peut être étendu à d’autres services (téléphone …).
– Une partie de la DIA sera versée en monnaie locale fondante : ainsi, la DIA permettrait de s’affranchir de la monnaie traditionnelle en la privant de sa fonction de thésaurisation et de spéculation pour la ramener à ses seules fonctions d’évaluation et d’échange. La DIA, ainsi composée contribuerait à sortir du système financier et monétaire actuel ainsi qu’à relocaliser les échanges commerciaux.
– Au niveau des transports, les collectivités devront envisager la gratuité des transports collectifs de proximité et mettre à disposition les moyens d’utiliser les transports doux, par exemple en proposant gratuitement des vélos ou en offrant à chaque individu une bicyclette et un forfait entretien. On peut également imaginer un système de forfait kilométrique gratuit de transports en commun dont tout dépassement serait à la charge de l’usager.
– Le logement est également un droit fondamental à prendre en compte dans la DIA. La question foncière est délicate mais chaque personne doit pouvoir vivre dans un logement décent et énergétiquement sobre. Chacun pourrait, par exemple, disposer d’un nombre de m² minimum et payer le surplus au prix du marché (d’un marché fonctionnant démocratiquement avec des instances de contrôle et de régulation).
– Un système de santé, d’éducation avec une formation à l’autonomie, l’accès à la culture ou le droit à une information indépendante sont également des piliers de la DIA.
Chaque citoyen doit pouvoir bénéficier vivre dignement et sans être sous l’emprise aliénante des valeurs de la société de Croissance.
La DIA permet de s’affranchir du capitalisme, de faire ce pas de côté pour en sortir et imaginer d’autres rapports sociaux, ainsi qu’une autre vision du monde.
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