Le Havre : ça fera combien d’épis ?

ECONOMIE. Au Havre, l’association Le Grain souhaite lancer, d’ici l’été, une monnaie alternative à l’Euro, baptisée l’Epi. Objectif : favoriser l’achat éthique ou de proximité.

L’association Le Grain, ici son président Serge Delamare, espère lancer sa monnaie locale avant l’été

Le Sol Violette à Toulouse, l’Abeille à Villeneuve-sur-Lot, les Lucioles en Ardèche, la Mesure à Bourg-de-Péage, la Commune à Roanne, le Confluent à Nantes… et plus récemment l’Heol à Brest. Les monnaies locales complémentaires sont présentes un peu partout en France. Au Havre, c’est l’Epi qui pourrait faire son arrivée d’ici l’été 2012. C’est ce que souhaite en tout cas l’association Le Grain, fondée l’an dernier, qui porte le projet depuis sa création. Des billets de 1, 2, 5, 10, 20 et 50 épis, valables dans le réseau des commerçants partenaires, pourraient, en effet, voir le jour d’ici l’été.

Objectif : « Replacer l’argent dans son rôle »
La Suisse mais aussi l’Allemagne, le Brésil, le Japon ou les Etats-Unis sont des pays précurseurs dans ce domaine. « En France, les premières monnaies locales ont été lancées en 2010 seulement », indique Serge Delamare. Ce sont les Abeilles de Villeneuve-sur-Lot qui ont ouvert le bal. « Les monnaies locales ont pour objectif de replacer l’argent dans son rôle pour en faire un moyen et non une fin, explique-t-on au Grain. Elles dynamisent l’économie locale et s’inscrivent dans le secteur des économies sociales et solidaires. »
Pour élaborer son projet, Le Grain s’est inspiré de l’exemple de Toulouse, qui a séduit 700 particuliers en moins d’un an. « On se rassemble (particuliers, commerçants, artisans) et, au lieu de faire nos échanges avec nos euros, on met cet argent dans un pot contre une monnaie locale », explique Serge Delamare. Une monnaie destinée à changer de main rapidement. Ainsi, elle perd 2 % de sa valeur tous les trois mois.
Reste aujourd’hui pour les membres du Grain à convaincre les commerçants de s’associer à ce projet. Sollicité par l’association lors du premier salon « Vert et Nature » qui s’était tenu aux Docks Café en février 2011, le gérant d’un magasin bio, se dit « intéressé sur le principe ». « Ce qui m’intéresse, c’est le fait de relocaliser une partie de l’économie, explique-t-il C’est assez novateur même si cela se fait depuis longtemps dans certains pays. Il y a beaucoup d’initiatives qui fleurissent mais cela suppose que beaucoup d’acteurs locaux acceptent cette monnaie. »

Pour Le Grain, les choses semblent aujourd’hui s’accélérer. « D’ici deux mois, nous allons organiser une grande réunion avec les premiers particuliers et prestataires, poursuit Serge Delamare. Cela va nous permettre de décider de la continuité des choses, de savoir combien de personnes seront adhérentes, combien vont jouer le jeu… Et d’ici là, nous allons démarcher la soixantaine de commerçants pressentis. » Objectif pour Le Grain : réunir une cinquantaine de particuliers et une vingtaine de commerçants pour pouvoir lancer la monnaie avant l’été.

Contact
Association Le Grain par mail : le-grain-ca@lists.riseup.net
Vanessa Leroy

Publié le mardi 14 février 2012 à 08H00
Source : http://www.paris-normandie.fr/article/le-havre/le-havre-ca-fera-combien-depis

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